El CAMINO DE COMPOSTELLA - ARRIVEE

Dernière nuit   :   bien-sûr, avant de m’endormir, je ne peux m’empêcher de penser à cette expérience que nous venons de vivre .Curieusement, pas un seul moment de saturation, malgré parfois, la fatigue de fin de journée, le temps capricieux du premier weekend, le froid des crêtes asturiennes, la précarité ou la promiscuité de certains hébergements, rien de très dérangeant finalement, le but de ce voyage, St Jacques, a maintenu la motivation intacte jusqu’ au bout .Ma tête est pleine ,de paysages magnifiques, de visages aux expressions si diverses, l’empathie de cette jeune femme dans le pays basque, la réserve du frère Jean-Marc dans l’abbaye cistercienne, la bonhommie de notre marcheur Coréen rencontré à Bilbao, la gentillesse de la religieuse photographe à Laredo, la politesse de notre ami Soshi , la sagesse émanant du Père Ernesto, le dynamisme de cette jeune femme qui nous a conduit en voiture jusqu’à notre albergue, le chaleureux accueil de cette autre femme à Boo et tous les « OLA »! ou « BUEN CAMINO »! de tous ces espagnols rencontrés sur la route, le chant des coqs dans les campagnes, le  coucou qui nous accueillait à sa façon,  la douceur des yeux des ânes qui se laissaient caresser, en toute confiance. Les odeurs aussi me reviennent, l’odeur de la mer,  les senteurs des pinèdes, l’odeur revigorante des eucalyptus, le gout de l’eau fraîche des fontaines dans les villages de la  Cantabrie et des Asturies. La panoplie de couleurs que la nature nous a offerts durant ce mois  est indicible, les gris, les bleus,  les verts  du Pays basque, la luminosité de la côte cantabrique sous le soleil, les couleurs chaudes des montagnes asturiennes, avec les genêts, les bruyères, le bleu des maisons, l’ocre de la terre que nous avons foulée. Tous ces moments de petits bonheurs accumulés procurent un immense bien-être qui ne peut que donner l’envie de renouveler l’expérience.

Et surtout cette coupure avec ce que nous vivons toute l'année, ce seul et unique souci, de repérer notre chemin, d'acheter quelques victuailles et de trouver un lit et de quoi nous doucher, ce fonctionnement routinier, presque réflexe, ont été pour moi, en tout cas, une véritable cure de désintoxication, téléphone à dose homéopathique, pas de TV, pas d'internet : un vrai bonheur !! bien mieux que toute la panoplie d’anxiolytiques  qui puisse exister.